F. Georges Sayegh, D.S.C., Adm. A, Fellow CMC du Québec et de l’Ontario, est un expert-consultant en franchisage et en transfert de technologie. Il est également l’auteur de 18 livres sur les franchises et les entreprises connexes. Pour le joindre : gsayegh@gsayegh.com ; Tél. : (514) 216-8458.
Qu’il s’agisse d’appareils électroménagers, de services pour automobiles et camions, de boissons non alcoolisées, de services pour enfants, de vêtements, de formations informatiques, de services de construction, de services de rencontres, de machines à café, de systèmes de revêtement de béton décoratif, d’éducation, de services alimentaires, de routes du lait, de chips ou de terrasses décoratives, pour n’en citer que quelques-uns, il est possible de trouver des franchises et des opportunités commerciales dans tous ces domaines et bien d’autres encore. Mais qu’est-ce qui distingue exactement ces franchises ou opportunités commerciales les unes des autres ?
Pour les entrepreneurs, qu’il s’agisse de la hausse des prix à la pompe, de l’augmentation des prix des produits alimentaires de base pour nourrir leur famille, du prix des vêtements pour habiller leurs enfants ou de la montée en flèche du coût de l’électricité, ils sont nombreux à se diriger vers une grave crise. Aujourd’hui, ces entrepreneurs explorent d’autres avenues pour rehausser leurs revenus et pour faire face à toutes ces hausses du coût de la vie. Comprendre la différence entre le franchisage et les opportunités d’affaires les guidera vers des choix de projet pour voir s’ils peuvent se permettre le coût d’un projet par rapport à un autre.
Afin de décrire la différence, l’auteur a extrait quelques définitions du dictionnaire intitulé « Dictionnaire et Lexique Français-Anglais de la franchise » qu’il a publié en 2017.
Franchise – Relation contractuelle entre deux parties indépendantes, par laquelle le concédant octroie au licencié le droit d’exploiter un commerce, de rendre un service, de fabriquer un produit préalablement testé, sous sa marque de commerce, selon ces méthodes commerciales ou industrielles, c’est norme définie, sans savoir-faire continue et son assistance commerciale pendant la durée de l’accord pour une durée limiter, contre rémunération (droit de franchise et redevances) dans un territoire délimité.
Occasion d’affaires – Occasion qui est présentée à un investisseur potentiel par un promoteur. Dans les provinces où il existe une loi relative à la franchise, il faut se référer à la définition de franchise afin de déterminer si une occasion d’affaire est une franchise ou non et est ainsi soumise aux obligations de divulgation prévues par la loi. De plus, certaines occasions d’affaires sont soumises à la Loi sur la concurrence (ventes à paliers multiples)ou à la Loi sur les valeurs mobilières (contrat d’investissement) où à d’autres lois fédérales ou provinciales.
Cela dit, l’exploitation d’une franchise est un moyen pour les entrepreneurs de démarrer une activité sans avoir à créer une marque à partir de zéro. En acquérant une franchise, l’exploitant bénéficie des avantages suivants :
- Marque de commerce
- Le franchisé exploite l’entreprise sous la marque du franchiseur.
- Modèle d’affaires établie
- Le franchisé bénéficie d’un modèle commercial établi, ce qui peut réduire les risques associés au démarrage de son entreprise.
- Savoir-faire du franchiseur
- Le franchisé bénéficie des techniques probablement expérimentées, d’un soutien et d’une formation continues, alors que les opportunités d’affaires ne disposent pas d’un système de soutien intégré.
- Contrepartie financière
- En échange, le franchisé paie généralement un droit d’entrée et des redevances continues.
- Territoire délimité et une durée limitée
- Un système de franchise exige que le franchisé exploite son entreprise dans un territoire spécifique (un centre commercial, un aéroport, une université, un hôpital, etc.) pendant une période de 5 à 20 ans.
En ce qui a trait aux franchises, les opportunités d’affaires ne comportent pas des coûts initiaux et n’impliquent généralement pas le paiement de redevances continus. L’exploitant est libre de commercialiser sous sa propre marque et son propre système commercial, et le vendeur n’a aucune obligation continue envers l’acheteur.
En outre, « Occasion d’affaires » fait référence à une entreprise commerciale qui n’implique pas l’achat d’une franchise. Contrairement aux franchises, les opportunités d’affaires de disposent généralement pas d’une marque reconnaissable ou d’un modèle d’entreprise établi. Au lieu de cela, les entrepreneurs qui investissent dans des opportunités d’affaires doivent créer leur entreprise à partir de zéro.
Franchise | Occasion d’affaires | |
Coûts | Frais initiaux et redevances continues. | Pas de frais initiaux ou de paiements de redevances continues. |
Structure | Très structuré aucun écart n’est possible sans l’autorisation du franchiseur, ce qui garantit l’uniformité du système. | Moins structuré, ce qui permet à l’exploitant de mettre en place son propre système. Cela lui confère une certaine souplesse d’action. |
Support | Formation initiale et continue ainsi qu’un accompagnement continu. | Une fois l’entreprise établie, il y a peu de contacts entre le vendeur et l’acheteur. |
Réglementation légale | Au Canada et aux États-Unis, la quasi-totalité des provinces ou des États sont régis par la loi sur la divulgation. Les franchiseurs doivent fournir au franchisé un document d’information sur la franchise. | Aucune divulgation spéciale autre que les lois commerciales habituelles. |
Avantages potentiels | i. Reconnaissance immédiate de la marque du franchiseur.ii. Bénéfice des conditions d’achats avantageuses | i. Faible coût de démarrage d’entrepriseii. Aucun engagement contraignant envers le vendeur |
Inconvénients potentiels | i. Relation à long terme et contraignante, souvent avec peu de possibilités de sortie et le potentiel d’obligations de paiement continues même après la résiliation. ii. Opportunité de croissance potentiellement limitée, en fonction des droits d’exploitation. | i. Soutien limité (voire inexistant) de la part du vendeur. ii. pas de marque de commerce éprouvée ni de système commercial éprouvé. iii. Le potentiel de revenus et les marges sont souvent limités. |
En conclusion, l’entrepreneur qui envisage d’acquérir une franchise ou de créer sa propre entreprise doit faire preuve de diligence raisonnable avant d’investir dans l’une ou l’autre option.
En outre, le futur entrepreneur doit s’entourer de professionnels (CPA, CMC, avocats) spécialisés dans le domaine de la franchise et du commerce.